Les
Diatomées Centrales sont apparues il y a 150 millions
d'années (MA), les Diatomées Pennales sans raphé
il y a 70 MA et celles avec raphé 20 MA plus tard. Leur
prolifération intense dans des eaux riches en silice et l'accumulation de leur frustule
siliceux imputrescible, au cours de périodes géologiques
plus ou moins longues, ont conduit à la formation de gisements
parfois considérables de roches
appelées diatomites, constituées à plus de 80 %
par des frustules. Un centimètre cube de certaines diatomites
contient près de 2,5 millions de frustules.
Les diatomites sont de couleur claire, légères
(densité proche de 1), à porosité très
élevée, tendres bien que rugueuses au toucher. Il
existe des diatomites d'origine lacustre et des diatomites
d'origine marine.
Les gisements les plus importants (d'origine marine) sont situés aux États-Unis en Californie. En
France, des diatomites sont exploitées à ciel
ouvert sur les flancs de la Montagne d'Andance
(Ardèche, Saint Bauzille, 40
mètres d'épaisseur de diatomites), et près de
Chastel-sur-Murat (Cantal, Virargues-Foufouilloux, 18 mètres de
diatomites). Une
carrière souterraine près de Riom-ès-Montagne
(Cantal, carrière de la Bade) n'est plus en exploitation. Ces
diatomites se sont déposées en eau douce, dans des
cratères d'explosion volcanique occupés par un lac (maar)
ou dans un lac de barrage dû à une coulée
basaltique. Elles se sont formées il y a environ 5,3
MA pour celles de Virargues et entre 8 et 6 MA pour celles
d'Ardèche. Les
diatomites
sont utilisées surtout comme adjuvant de filtration et de
clarification (sucreries, brasseries, raffineries ...). La France est
le deuxième producteur mondial de diatomite
élaborée (80 000 tonnes par an).
Près de 120 taxons (espèces et variétés) de
Diatomées ont été répertoriés dans
les diatomites de la Montagne d'Andance (Serieyssol, 1993).
Au moins une quarantaine de taxons sont présents dans les
diatomites de Virargues. Une majorité de tous ces taxons
sont encore présents dans les eaux douces actuelles.
Par ailleurs, les diatomites ont permis la parfaite conservation de
nombreux organismes tant végétaux (feuilles,
pollens ...) qu'animaux (insectes, poissons, amphibiens et
mammifères) (Pour plus d'informations voir Riou, 1999).
Actuellement, des boues à Diatomées, susceptibles
d'évoluer ultérieurement en diatomites, se
déposent dans les lacs, notamment d'origine volcanique (richesse
en silice) tels que le lac Pavin, ainsi que dans les fosses
océaniques des mers froides. Dans le lac Myvatn (Islande)
plusieurs mètres de boues à Diatomées se
déposent par an.
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Les
Diatomées présentées ici proviennent de diatomites
de Virargues, de la Montagne d'Andance, de la Bade, et
d'une carrière abandonnée dans la région de
Rochessauve (La Grangette). La plupart des frustules et des valves sont
fracturés et brisés en petits fragments ; cependant
les valves de certains taxons sont dans un parfait état de
conservation, au point qu'il est difficile de réaliser qu'elles
ont 5,3 MA pour les Diatomées trouvées à Virargues
et entre 8 et 5 MA pour les Diatomées des autre sites.