Le planctoncorrespond
à l'ensemble des organismes végétaux et
animaux vivant librement dans l'eau, et dont les mouvements propres,
lorsqu'ils existent, n'ont pas une ampleur suffisante pour leur
permettre de surmonter ceux des eaux qui les portent ; ils sont
toutefois capables de déplacements verticaux limités.
L'eau évoquée dans cette définition correspond
aussi bien à l'eau
salée des étendues marines et
océaniques, qu'à l'eau douce des lacs, des étangs
et des rivières et
à l'eau saumâtre des étangs cotiers et des
estuaires. Dans tous ces milieux un plancton existe
représenté par des espèces qui leur sont propres.
Nous considéreons ici uniquement le plancton marin.
De
nature très diverse, les organismes du plancton ont des tailles
variant de 0,2 micromètres (un micromètre est égal
à un millième de millimètre) à plusieurs
centimètres, voire plusieurs décimètres pour les
plus grands (méduses).
Par opposition, le necton
réunit les animaux vivant dans la masse d'eau (espèces
pélagiques) dont la mobilité propre est suffisante pour
leur permettre de surmonter des courants faibles (poissons, cétacés, calmars). Quant au benthon, il regroupe les végétaux et animaux vivant sur le fond.
On distingue le plancton permanent ou holoplancton,
réunissant les organismes dont le cycle vital se déroule
intégralement en pleine eau, et le plancton temporaire ou méroplancton, constitué essentiellement par les oeufs et les larves d'animaux dont les adultes vivent sur le fond ou dans le necton.
Le plancton des eaux surplombant les plateaux continentaux est dit néritique alors que celui présent plus au large est le plancton océanique.Le
plancton présent à proximité des côtes dans
des eaux dont la profondeur est infèrieure à 30-50
mètres est dit côtier.
(Pour plus
d'informations sur la biologie et l'écologie du phytoplancton
ainsi que sur son rôle dans l'économie des mers, voir Bibliographie)
Plancton côtier ; mai, Finistère sud :
Diatomée Cerataulina pelagica et Crustacés.
Plancton côtier ; aout, Morbihan :
Dinoflagellés : 3 espèces de Ceratium et une de Gonyaulax
Plancton côtier ; novembre, Finistère sud :
Présence de Copépodes et de cinq espèces de Diatomées.
Un peu d'histoire
La création relativement récente du terme "plancton" (1887) reflète bien l'ignorance dans laquelle
les hommes sont longtemps restés de l'existence de la multitude
d'organismes discrets qui peuplent les milieux aquatiques. Il est vrai
que leur taille souvent très petite, leur transparence et la
difficulté de les récolter n'ont pas facilité leur
découverte.
C'est avec le développement des
stations de Biologie marine, notamment de Villefranche et de Naples et
avec les grandes expéditions scientifiques autour du monde
(campagnes du Porcupine, du Challenger, du Valdivia et du Prince Albert de Monaco)
que l'étude du plancton a connu un essor rapide. Le
développement des connaissancces a alors conduit à
prendre conscience de l'importance des communautés
planctoniques, non seulement pour la vie des milieux aquatiques, mais
aussi pour celle de la planète.
Observer le plancton
De nos jours, le
plancton est l'objet d'investigations multiples. Les unes,
considérant la globalité de l'océan mondial ou
seulement une mer voire un golfe, recourent à des mesures par
satellites (mesure de la concentration en chlorophylle dans les eaux
superficielles). D'autres, pour récolter des échantillons
de plancton utilisent des filets à mailles très fines
comme on le faisait déjà il y a plus d'un siècle,
ou mettent en oeuvre des instruments plus complexes :
échantillonneurs/enregistreurs tractés à grande
vitesse, caméras couplées à l'analyse d'images,
techniques acoustiques. Certaines études considèrent la
composition et l'évolution quantitative des communautés
planctoniques dans tel ou tel site, tandis que d'autres tentent
d'élucider les relations existant entre les divers
organismes pélagiques. Quant aux proliférations
saisonnières d'espèces toxiques, elles font par
nécessité, l'objet d'un nombre croissant d'études
pour tenter d'élucider leurs origines.
L'observation du plancton n'est pas réservée aux seuls
scientifiques. Pour qui dispose d'un petit microscope ou d'une loupe
binoculaire équipés d'objectifs de qualité
correcte, il est possible de découvrir la diversité et
l'étrangeté des organismes planctoniques les plus
courants. Seul est nécessaire un cône de tissu de nylon
à mailles fines, monté comme une épuisette ou
simplement attaché au bout d'une corde (à défaut
d'un filet à plancton que l'on peut réaliser
soi-même à peu de frais ; fabriquer un filet).
Traîné du bord d'un quai si l'on ne dispose pas d'une
embarcation, ou maintenu en travers du courant de marée montante
à l'entrée d'un port ou d'un estuaire, il permet de
collecter les organismes présents près de la surface.
Après avoir mis la récolte dans un peu d'eau de mer,
mettre une goutte entre une lame et une lamelle de verre pour observer
sans trop tarder, car les petits animaux du plancton meurent rapidement.
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