Diatomées benthiques de l'étage médiolittoral de Bretagne Sud
(milieux estuariens et saumâtres)
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Dans
les estuaires, les marais salés et la plupart des milieux
saumâtres en général, la salinité peut
varier beaucoup et rapidement au cours du temps, en conséquence
de la marée, des apports d'eau douce (rivières, ruisseaux), de la pluviométrie et de l'ensoleillement.
Les espèces qui vivent dans ces milieux doivent donc être
euryhalines, c'est à dire qu'elles doivent supporter,
quotidiennement ou non, des variations de salinité, parfois de
grande amplitude. Ces espèces, plus ou moins euryhalines,
sont de
trois origines. Les unes sont rencontrées
généralement en mer (¨espèces marines
euryhalines¨) ;
d'autres sont présentes dans les eaux douces
(¨espèces dulcicoles euryhalines¨)
; quelques unes (¨espèces saumâtres¨) sont
préférentiellement présentes dans des eaux dont la
salinité se situe entre 0,5 et 30 %o (ou
dans des eaux continentales très minéralisées).
Les
diatomées vivant sur le fond -diatomées benthiques-
sont soit mobiles et se déplacent à la surface du
substrat quelle que soit sa nature, soit fixées sur des supports
divers (minéral, végétal voire animal). Dans ce
cas, certaines espèces adhèrent étroitement au
support (Genres Cocconeis, Achnanthes ...). Diverses
espèces se fixent par un pédoncule muqueux, plus ou moins long, ramifié
ou non, sur des supports végétaux (espèces épiphytes) ou, pour quelques
espèces, sur des animaux invertébrés (espèces épizoïques). C'est le cas
pour des espèces des genres Gomphonema et Cymbella en eau douce et des genres Falcula, Pseudohimanthidium et Protoraphis en eau salée.
Souvent associées à d'autres espèces
microscopiques, les diatomées benthiques forment sur des
substrats divers et sur les plantes des revétements
organiques que broutent divers groupes
d'invertébrés (oursins, bigorneaux, patelles...). Elles
peuvent aussi -mais ce cas est anecdotique- être capturées
et consommées par de gros Protozoaires ciliés. Lorsque les
diatomées benthiques sont mises en suspension par les vagues et
les courants, elle participent alors, avec les diatomées
planctoniques et d'autres organismes, au régime alimentaire
d'invertébrés qui se nourrissent en filtrant l'eau
(balanes, mollusques bivalves ...).
Dans les échantillons collectés dans des
estuaires, des espèces marines et des espèces d'eau
douce sténohalines, c'est à dire, les unes ne supportant pas de variations de la salinité (31-35 %o),
et les autres n'acceptant que l'eau douce, peuvent être
trouvées. Le fait d'observer, après préparation
des prélèvements, des frustules ou valves de ces
espèces sténohalines ne permet pas de savoir si
elles étaient vivantes ou non in situ. Ces frustules et valves ont pu être apportés par les courants de marée ou par les ruisseaux.
Les
espèces illustrées ci-dessous, récoltées en
Bretagne Sud (Région de Fouesnant) sont, pour la plupart,
caractéristiques des estuaires et des zones littorales
saumâtres du littoral Manche-Atlantique.